Kielan & Shinnen

Cela faisait que deux jours que j'étais rentré à Highland Hills et j'avais déjà envie de repartir. J'avais à peine posé un pied hors du train, que toute ma famille avait couru me prendre dans ses bras. Ils me serraient tellement fort que j'ai cru qu'ils allaient me tuer. Dés que je leur fis la remarque, ils se poussèrent et me parlèrent tous en même temps. J'avais beau essayer de me concentrer pour comprendre ce qu'ils disaient, c'était un gros brouhaha. Alors j'hochais la tête avec un petit sourire en regardant derrière eux. Ca y est, j'étais enfin chez moi. J'avais attendu ce moment durant deux longues années. Mais au lieu d'être content et soulagé, je me sentais étouffais. Et le pire c'était que j'étais de retour depuis cinq malheureuses petites minutes. Dans la voiture, la même chanson. Ils parlaient, parlaient et parlaient. Ce qu'il me tardait de retrouver la tranquillité de ma chambre. Là au moins, je pourrai enfin me reposer. Vivre comme je l'avais fais avant que je parte pour mon service militaire. Mais lorsque j'arriva à la maison, ma mère m'annonça fièrement qu'elle avait préparé un diner copieux pour mon retour. Dans ma tête direct je pensais: interminable et bruit. Ne voulant pas lui faire de peine, je lui souris et la remercia. Pendant tout le repas, ils me posèrent des questions et m'informa des nouveautés du village. Je fis semblant de m'y intéresser et dés que le dessert arriva, j'inventa une grosse migraine pour pouvoir aller dans ma chambre. Enfin, le calme ! Que ça faisait bu bien. Et pour la première fois depuis mon arrivé, j'étais content d'être chez moi.

Le lendemain, ce fut un peu plus calme. Ma mère me suivait partout pour me raconter tous les potins du voisinage tant dis que mon père lui disait de me laissait tranquille. Mais ma mère me regardait avec tellement d'amour que je n’osai pas approuver ce que disait mon daron. Alors elle continuait à faire le petit chien. Et quand j'en avais trop marre, j'allais au toilette car là au moins, elle n'allait pas rentrer. Ah les mères .. Et dés que je ressortais la machine à parole reprenait. Au bout d'un moment, j'en avais tellement marre que je me mettais à rire. Surement les nerfs. Mais du coup, elle croyait qu'elle me faisait rire. Mes soeurs, elles, avaient compris que je n'en pouvais plus et en les implorant du regard, elles me demandèrent d'aller faire une course pour elle. Bien sur, je l'accepta sans hésiter. Je pris ma veste en cuir et les clefs de la voiture et couru presque vers la sortit. Je démarra et poussa un long soupir. Le silence. Content, j'appuyais sur l'accélérateur. J'étais libre. Enfin libre. Je pouvais aller où je voulais. Et là je voulais aller loin ! Alors je pris la nationale en gardant le pied sur l'accélérateur. La ville n'avait pas changé et ça me rassura. Je l'adorais. Certes, elle n'était pas bien grande, mais c'est ce qu'il faisait tout son charme.

Je cherchai un cd lorsque je sentis une secousse. Je levai la tête et tourna le volant le plus vite possible. Je fonçai droit contre un muret et la voiture ne m'obéissait plus. Je me mis à prier pour qu'il ne m'arrive rien et elle se cogna contre le muret. Les yeux fermés, je reçu un coup mais rien de grave, du moins je l'espérais. Sous le choc, je restais dans la voiture sans bouger. Les mains tremblantes, je sortis de la voiture et regarda les dégâts. « Et merdre ! » Je croisai mes mains derrière ma tête en regardant autour de moi. Et bien sur, c'était un coin paumé. J'avais la poisse, c'est pas possible. Enervé, je pris le téléphone et appelé un garage. Le garagiste m'informa qu'il serait là dans une dizaine de minute. Je raccrochais et m'assis sur le muret en attendant.

Dix minutes plus tard, je vis la dépanneuse. Je me levai et j'attendis qu'elle tract ma voiture. Je montai ensuite dans la dépanneuse. Heureusement, le garagiste n'était pas bavard. Je passai tout le trajet à l'entendre siffloter, un air que je ne connaissais pas. Ce sifflement me détendit un peu. Il se gara devant le garage et me demanda de descendre, ce que je fis. C'est alors que je me rendis compte que ce garage me disait quelque chose. J'avançai curieux. Cet endroit me semblait familier et pourtant je ne me rappelais pas pourquoi. Je m’aventurai dans les locaux jusqu'à ce que j'arriva dans les bureaux. L'odeur de l'essence était moins présente ici, c'est pourquoi je m'assis sur une chaise. J'essayai de me souvenir de cet endroit mais rien me vint. En tournant la tête, je vis une femme. Je fronçais les sourcils. Non, ça ne pouvait pas être elle et pourtant elle lui ressemblait tellement. Elle avait le même sourire.. Et sans comprendre, je me levai et me dirigeai vers elle. Je posai une main sur son épaule pour qu'elle se tourne vers moi. « Shinnen ? »